Quand on s'intéresse un minimum aux émotions, on rencontre rapidement les notions de gestion des émotions
et d'intelligence émotionnelle.
Mais est-ce la même chose, est-ce différent ?
La gestion des émotionsOn l'associe souvent à la gestion du stress ou de la colère.
Quand on nous parle de gérer nos émotions, il s'agit souvent du fait que, Oups, j'ai une émotion ! qu'est-ce que j'en fait ?! Vite vite, je la gère
!
; que ce soit au moment de l'émotion, ou bien, en amont, pour éviter qu'elle n'arrive ou devienne ingérable.
On nous propose alors un certain nombre d'outils (respiration, yoga, méditation, sophrologie, sport, partage social, psy, hypnose, pause, nature, pensées positives...) pour des actions préventives ou curatives, on apprend alors à
éviter
ou à
réguler
nos émotions, '
désagréables' en général, pour essayer de retrouver du
mieux-être
dans sa vie. Mais si l'émotion n'est pas reconnue, acceptée, et le
message décodé, ce mieux-être n'est alors souvent que temporaire.
L'intelligence émotionnelle (I.E.)L'intelligence émotionnelle, quant à elle, est plus vaste.
Un des postulats de base de l'IE, c'est que l'émotion est utile, elle veut me délivrer un message, me permettre de faire des choses, me mettre en action, déclencher des actions chez autrui.
On part également du principe que toute émotion a des conséquences, qu'on le veuille ou non, et le jeu va alors être d'activer délibérément telle(s) ou telle(s) émotion(s) pour des effets positifs pour la situation.
L'intelligence émotionnelle est alors d'avoir conscience de l'utilité et des conséquences de chacunes des émotions et, dans une situation donnée, de veiller au mieux au bon dosage des émotions nécessaires, en fonction du résultat attendu.
En résumé, ce sera d'utiliser la bonne émotion au bon moment pour avoir un résultat adapté à la situation. Au final, l'intelligence émotionnelle nous permet d'être pro-actif dans nos émotions, au lieu de les subir.
Prenons l'exemple de la préparation à un examen écrit. Régulièrement mes coachés me disent qu'ils souhaitent ne plus avoir de stress. Je les sensibilise alors assez vite au fait que le stress est très utile pour rester focus, concentré. Sans stress, ils risquent fortement de s'éparpiller, de passer à côté de l'épreuve, mais par contre, avec trop de stress, ils risquent de perdre tous leurs moyens. Il faut alors trouver le bon dosage de stress pour rester bien présent, sans se figer.
Ensuite, l'idée de l'intelligence émotionnelle est de trouver une ou plusieurs émotions ressources pour compléter le dosage. Il peut par exemple s'agir de l'émotion d'espoir ou de satisfaction pour alléger ce stress. Cette préparation mentale, et surtout émotionnelle, n'est pas du tout innée pour la plupart d'entre nous, cela s'apprend, se rode. Un entrainement est nécessaire pour muscler son intelligence, la développer et ainsi gagner en performance dans les situations du quotidien, que ce soit au travail ou à la maison.
Alors, vous êtes plutôt Gestion des émotions ou Intelligence émotionnelle ?